Quatre professeurs de La Châtaigneraie sont partis pendant quinze jours, en mission pédagogique dans la région de l’Atsinanana, au lycée technique de Tamatave, à Madagascar.
La mission pédagogique des professeurs du Campus de la Châtaigneraie entre dans le cadre du programme triennal (2022 – 2024) de la Coopération décentralisée des régions Normandie et Atsinanana, une des vingt-trois régions de Madagascar, située dans l’Est de l’île. Du 18 janvier au 1er février, Julien Grimouval (prof technicien du froid), Tony Lecoq (prof de productique mécanique), Jean-Michel Salentey (prof d’électrotechnique et informatique) et Stéphane Argalon (prof de maintenance industrielle), ont séjourné à Tamatave pour une mission au lycée technique professionnel de Toamasina.
« La dernière mission date de 2019. On est revenu pour poursuivre et finaliser ce qui avait été entrepris avant la pandémie, en apportant un projet concret, la dotation d’une chambre froide, résultat du travail de nos élèves. Sur place nous l’avons mise en service avec les élèves malgaches », expliquent les professeurs.
Un transport très onéreux
Le transport s’est avéré une opération délicate. « La chambre froide a été installée dans un sarcophage, envoyée en novembre et elle a mis un mois pour arriver », racontent les professeurs. Le coût du transport, pris en charge par le lycée de La Châtaigneraie, était par ailleurs très onéreux : trois à quatre mille euros, dont deux de frais de dédouanage malgache. « On pourrait envoyer d’autres matériels comme des ordinateurs, car ils n’en ont pas, ou récupérer du matériel d’entreprise, mais cela coûte trop cher en transport. Il faudrait trouver une solution » s’accordent à souligner les enseignants.
Poser un diagnostic des besoins
Une autre mission des quatre professeurs était de faire un diagnostic des besoins. « Ils sont immenses, sauf en électrotechnique, car la Région Normandie a envoyé du matériel. Ils n’ont pas d’outillage ni de matériel pour apprendre. Tout est essentiellement théorique, comme l’école d’après-guerre en France. Les élèves sont 60 par atelier, avec des installations rudimentaires. Les travaux pratiques sont difficiles, sans matériel, sans informatique, sans internet. Tous les outillages adaptés pour leur apprentissage sont les bienvenus », font valoir les enseignants, qui ont également donné des cours aux lycéens malgaches.
« Ce qui nous a étonnés ? Pas besoin de faire de discipline, les élèves sont très respectueux. Ils demandent la parole, se lèvent pour parler. Ils notent leurs cours avec un très grand soin de présentation et d’écriture », relèvent les professeurs, qui indiquent que certains de leurs homologues malgaches sont déjà venus en France pour avoir des repères concernant l’enseignement. « Leur vision est totalement différente de la nôtre. Les professeurs sont très bons en théorie et font avec leurs moyens ».
Autre culture, autres conditions d’enseignement
Les professeurs de La Châtaigneraie ont en tout cas vécu une expérience unique : ils ont découvert une autre culture et d’autres conditions d’enseignement. « Cela fait réfléchir ! Nous avons été marqués par l’extrême pauvreté de la population. Il n’y a pas de classe moyenne, il y a les très riches et les très pauvres. Certains endroits de l’île sont équipés grâce aux ONG, et d’autres n’ont pratiquement rien », commentent les enseignants. Quant aux professeurs malgaches, ils ont trouvé que les Français étaient stressés.
Source : Le Bulletin de l’Arrondissement de Rouen du 23/04/2024