Le jeudi 15 février 2024, les élèves des terminales OBM et MSPC du campus La Châtaigneraie se sont rendus aux Archives Départementales de la Seine-Maritime. Ils ont eu l’occasion de plonger dans le passé et de revivre un procès historique : l’affaire Defive, une affaire criminelle qui a défrayé la chronique en Seine Inférieure en 1904.
Les faits
Le 12 janvier 1904, Mme Defive, une veuve de 62 ans, est retrouvée assassinée dans sa ferme de Saint-Aubin-lès-Elbeuf. Son corps porte de multiples blessures causées par une hache. Le mobile du crime est le vol : le coffre-fort de la victime a été fracturé et son contenu dérobé.
L’enquête de la gendarmerie s’oriente rapidement vers un suspect : Louis Lefebvre, un journalier de 28 ans, qui travaillait régulièrement pour Mme Defive. Il est arrêté le lendemain du crime et avoue les faits sous la pression des interrogatoires. Il reconnaît avoir tué Mme Defive pour lui voler son argent, qu’il comptait utiliser pour se marier avec sa fiancée.
Le procès
Le procès de Louis Lefebvre s’ouvre le 9 mars 1904 devant la cour d’assises de Rouen. Il suscite un vif intérêt de la part du public et de la presse, qui relatent les débats avec force détails. L’accusé, qui a rétracté ses aveux, plaide non coupable et affirme avoir été victime d’un coup monté. Il est défendu par Me Léon Lefebvre, un avocat renommé, qui met en doute la fiabilité des preuves et des témoignages à charge.
Face à lui, le ministère public, représenté par M. Lebailly, procureur général, requiert la peine de mort, en invoquant la gravité du crime, la préméditation, la cruauté et l’absence de remords de l’accusé. Il est appuyé par la partie civile, constituée par les héritiers de Mme Defive, qui réclament justice et réparation.
Le jury, composé de douze hommes, doit se prononcer sur la culpabilité de Louis Lefebvre et sur la peine à lui infliger. Il doit se baser sur les arguments, les points de vue, les positions des acteurs du procès, mais aussi sur son intime conviction. Chaque rôle a un impact sur l’avenir du mis en cause…
La reconstitution
Les élèves des terminales OBM et MSPC ont eu la chance de pouvoir consulter les archives du procès, grâce au projet « Festival du film judiciaire » avec la collaboration du service départemental des archives de la Seine-Maritime. Ils ont ainsi pu étudier les pièces du dossier, les comptes rendus des audiences, les articles de presse, les portraits des protagonistes, etc.
Ils auront ensuite à reconstituer le procès, en se mettant dans la peau des différents rôles : accusé, avocat, procureur, partie civile, président, greffier, témoins, experts, jurés … Ils auront à préparer leurs réquisitoires, leurs plaidoiries, leurs questions, leurs réponses, leurs délibérations, leurs verdicts…
Cette expérience leur permettra de découvrir le fonctionnement de la justice, de comprendre les enjeux d’un procès, de s’initier à l’histoire locale.
Bravo à eux pour leur implication !