Les jeunes de seconde et de première ont assisté à la représentation théâtrale, La Hchouma de la troupe Le Chat Foin à l’amphi du campus…
Pour la première fois dans le nouvel amphithéâtre, des jeunes du campus ont assisté à une représentation théâtrale. Le matin c’étaient deux classes de seconde générale et technologique, et l’après-midi, c’était au tour des premières : une en sciences et technologies du management et de la gestion et deux en sciences et technologies de l’industrie et du développement durable.
Réflexion sur les stéréotypes
La pièce choisie était La Hchouma mise en scène par Yann Dacosta. Interprétée par la compagnie Le Chat Foin, La Hchouma qui signifie la honte, aborde plusieurs thématiques comme les stéréotypes de culture et de religion, les stéréotypes de genres et les droits et libertés des LGBTQI (lesbien, gay, bisexuel, transgenre, queer, intersexe) en France et dans le Monde.
Des classes préparées
C’est Luc Demaegdt, professeur de mathématiques qui a eu l’idée de cette représentation théâtrale. « J’avais vu cette pièce, et j’ai trouvé qu’elle était particulièrement bien faite pour amener les élèves à réfléchir sur toutes ces questions. Je l’ai donc proposée à la direction qui a souhaité choisir des classes qui pouvaient en discuter en amont et au retour avec des professeurs impliqués. C’est ce qui est intéressant. » Il est à noter que les mêmes élèves avaient participé l’année dernière à un défi lecture sur ces sujets. D’autre part, l’un des professeurs travaille sur la forme théâtrale : comment faire passer certains messages par le théâtre.
La Hchouma (La honte) Cette pièce, soutenue par la Fondation Amnesty International France, est mise en scène par Yann Dacosta, d’après le roman Un Homo dans la cité de Brahim Naït-Balk. En voici la présentation. Comment vivre son homosexualité quand on est aîné d’une famille marocaine, musulmane, pauvre et nombreuse ? Mais surtout, comment s’épa-nouir quand on grandit dans des cités de banlieue où la viri-lité est la valeur suprême et où règne la loi du plus fort ? Brahim Naït-Balk, va subir la violence, les agressions sexuelles et les humiliations quotidiennes que lui font endurer les petits caïds des cités. À la honte de Brahim va s’ajouter la peur. À 30 ans, il décide de se révolter, de s’affir-mer et de vivre ses préférences amoureuses au grand jour. Un Homo dans la cité retrace le long chemin de Brahim pour devenir un être libre.
Une pièce et un échange débat
La pièce est jouée par Majid Chikh-Miloud et Ahmed Kadri. Avant la représentation, la troupe a pris soin de coller un post-it sur chaque siège de façon à faciliter le débat, moment le plus important de la séance. « Les jeunes pourront écrire leurs questions à vif pour construire le débat. C’est anonyme. Ils peuvent parler de leur expérience ou de choses qui leur semblent tabou », explique Yann Da Costa. Après la pièce, les comédiens lisent les questions et répondent sans exclure les questions qui leur sont personnelles. « Êtes-vous homosexuel, comment avez-vous su que vous l’étiez, avez-vous perdu des amis quand vous l’avez annoncé ? » Et d’autres qui concernaient les jeunes plus particulièrement : « comment aider les personnes victimes de l’homophobie et du harcèlement ? Comment faire quand on ne peut pas parler à ses parents de son homosexualité ? » Yann Da Costa, incite les jeunes à en parler, à la vie scolaire, à un prof, à un ami, à la fondation Le Refuge, présente dans toute la France, qui aide les jeunes victimes de LGBT phobies.
Réactions à chaud des élèves
À la sortie, les élèves ont bien voulu donner leur ressenti : « Cela nous a apporté une ouverture d’esprit et on a pu exposer notre point de vue. On peut essayer maintenant de se mettre à la place de ceux qui sont victimes d’homophobie et mieux les comprendre. Moi, ma mère a une amie transgenre et ce n’est pas facile pour elle de supporter la violence des gens. Entre amis, on a déjà abordé ces sujets. Cela intrigue. Certains sont très fermés d’esprits. Aujourd’hui c’est fréquent de rencontrer quelqu’un transgenre. Il ne faut pas juger, il faut essayer de comprendre. »
Source : Le Bulletin de l’Arrondissement de Rouen du 11/01/2022